réflexions

Fougère et bambou.

Un jour, je me suis avoué vaincu. J’ai démissionné de mon travail, quitté ma famille, ma compagne et ma vie.
Je me suis rendu dans la forêt pour parler avec un vieil homme qui, paraît-il, était un sage :
– Pourriez-vous me donner une bonne raison de ne pas m’avouer vaincu ? – lui ai-je demandé.
– Regarde autour de toi, m’a-t-il répondu. Tu vois la fougère et le bambou ?
– Oui, ai-je répondu.
– Quand j’ai semé les graines de la fougère et du bambou, j’ai fait très attention. La fougère a grandi très vite. Son vert brillant a recouvert le sol. Mais la graine de bambou n’a rien donné.
La deuxième année, la fougère est devenue encore plus brillante et abondante, mais de nouveau, la graine de bambou n’a rien donné. Mais je n’ai pas renoncé au bambou.
La troisième année, la graine de bambou n’a toujours rien donné.
La quatrième année, de nouveau, la graine de bambou n’a rien donné et la fougère prospérait. Mais je n’ai toujours pas renoncé au bambou.
La cinquième année, seule une pousse de bambou est sortie du sol. En comparaison avec la fougère, elle était minuscule. Bien-sûr j’aurai pu renoncer en la cueillant pour la manger.
La sixième année, le bambou a grandi directement de plus de vingt mètres de hauteur !
Il avait passé cinq ans à consolider des racines pour le soutenir.
Son rizhome l’a rendu fort et lui a donné tout ce dont il avait besoin pour survivre à l’air libre. Tout en purifiant et stabilisant le sol autour de lui.
« Sais-tu que tout ce temps où tu t’es battu, en réalité, tu as formé des racines, et que c’est peut-être à partir d’aujourd’hui que débute ta croissance ?
Ne penses-tu pas que cette seule chance vaut ta peine d’avoir longtemps attendu ? ».


Selon le dernier rapport d’Oxfam, En finir avec les inégalités extrêmes -Confiscation politique et inégalités économiques , publié le 20 janvier 2014, 1 % de la population mondiale possède autant que les 99 % restants. Les 67 personnes les plus fortunées de la planète possèdent autant de richesses que la moitié de la population du monde, soit 3,6 milliards d’êtres humains.

Aux États-Unis, ce 1 % des plus riches a confisqué 95 % de la croissance post-crise financière depuis 2009. Et de 2008 à 2010, en France, alors que les 10 % les plus pauvres ont perdu 179 millions d’euros, les 10 % les plus riches se sont enrichis de 24 milliards. L’argent ne circule que dans un sens. On compte 840 millions de personnes sous-alimentées dans le monde, des dizaines de millions d’enfants pauvres dans les pays riches et 30 millions d’esclaves sur la planète, quand on produit chaque année suffisamment de quoi alimenter deux fois la population mondiale actuelle.
Cette situation est exactement celle prédite, il y a trente ans, par Zbigniew Brzeziński, qui applique la loi de Pareto à la société : 20% de la population suffisant à faire tourner le système, 80% seront des bouches inutiles Ce besoin viscéral qu’ont les hommes de gagner leur vie et de nourrir leur famille est rayé de l’ordre du jour. La vérité, c’est que les 1 % n’ont plus besoin de cette masse grouillante ni de leur descendance, juste d’un réservoir d’hommes-machines, performants et sans états d’âme, que dans leurs recherches ils appellent déjà «post-humains» ou «trans-humains» .

Rapport 2021 d’Oxfam sur les inégalités mondiales

Ce rapport « Le virus des inégalités » révèle comment les milliardaires ont récupéré en un temps record de la crise alors que des centaines de millions de personnes basculent dans la pauvreté.

Ainsi, les 1000 personnes les plus riches du monde ont retrouvé leur niveau de richesse d’avant la pandémie en seulement 9 mois alors qu’il pourrait falloir plus de dix ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques de la pandémie.

La pandémie de coranavirus est venue frapper un monde déjà profondément inégalitaire. Pour la première fois, les inégalités ont augmenté simultanément dans la quasi-totalité des pays du monde. Une situation sans précédent depuis plus d’un siècle.

Le rapport d’Oxfam met en lumière des chiffres sans précédent, notamment :

  • Les dix hommes les plus riches du monde – dont fait partie le français Bernard Arnault – ont vu leur fortune totale augmenter de plus de 500 milliards de dollars depuis le début de la pandémie. Une somme qui serait amplement suffisante pour financer le vaccin contre la COVID-19 pour toutes et tous et éviter que quiconque sombre dans la pauvreté à cause de la pandémie.
  • En seulement 9 mois, les 1 000 milliardaires les plus fortunés, principalement des hommes blancs, avaient recouvré toutes leurs pertes.